2023 01 09 (Série II)
Enquête pour tortures présumées (fake news de madrid) : la Guinée équatoriale accuse l’Espagne d’ingérence…
Luc Michel, géopoliticien, nous donne plus d’explications.
LE NOUVEAU COMPLOT DE MADRID
Le vice-président de la Guinée équatoriale, a accusé l’Espagne d’«ingérence» après que la justice à Madrid a ouvert une soi-disant enquête pour «enlèvement» et «torture» de deux opposants de nationalité espagnole à Malabo. Cette enquête, révélée mardi par le quotidien espagnol El País et l’AFP à Madrid par une source judiciaire, vise trois proches du président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.
Il s’agit de Carmelo Ovono Obiang, chef du service de renseignement extérieur et l’un des fils du chef de l’État, Nicolás Obama Nchama, ministre de la Sécurité nationale, ainsi que le directeur général de la Sécurité présidentielle, Isaac Nguema Endo. Ils figurent parmi les plus hauts responsables de la sécurité dans ce petit État pétrolier d’Afrique .
Les trois hommes sont faussement accusés par cette juridiction madrilènenéo-coloniale « d’avoir fait kidnapper fin 2019 au Soudan du Sud quatre opposants qui arrivaient d’Espagne, dont deux citoyens espagnols d’origine équato-guinéenne, de les avoir rapatriés de force à Malabo et de les avoir fait torturer de manière répétée » (en fait venus recruter des mercenaires), affirme le journal. «Ces terroristes ont été arrêtés par les autorités soudanaises et extradés vers la Guinée équatoriale» en vertu d’un «mandat d’arrêt international» émis par Malabo, affirme dans un tweet daté de mardi soir le vice-président, qui accuse l’Espagne d’«ingérences».
Le 15 novembre 2019, quatre opposants au régime Obiang, tous résidant en Espagne et dont deux jouissent de la nationalité de ce pays (Feliciano Efa Mangue et Julio Obama Mefuman), avaient été arrêtés et extradés. Les quatre étaient membres du Mouvement pour la libération de la Troisième République de Guinée équatoriale (MLGE3R), un mouvement politique groupusculaire et terroriste d’opposition en exil en Espagne.
Efa Mangue et Obama Mefuman ont été condamnés en mars 2020 à Malabo à 90 et 60 ans de prison respectivement, pour avoir participé à une «tentative de coup d’État» contre le président Obiang en décembre 2017. Un an plus tôt, 112 accusés, dont ces quatre par contumace, avaient écopé de dizaines d’années de prison pour les mêmes faits. Selon El País, ils auraient été arrêtés à Juba et mis dans à destination de la Guinée équatorial, avec les deux autres membres du MLGE3R résidant légalement en Espagne, Bienvenido Ndong Ondo et Martín Obiang Ondo.
SECOND COMPLOT CONTRE MALABO
Au même moment, la « mort du président Obiang » était annoncée sur WhatsApp. Une fake news ! Encore une fois, il faut démentir une des nombreuses nouvelles fausses et absurdes qui circulent sur les réseaux sociaux. La presse présidentielle publie une déclaration pour démentir les rumeurs de la mort du président.
Le mardi 17 janvier, le vice-président rencontrera la Défense et la Sécurité, les opérateurs téléphoniques et le Bureau du Procureur général de l’État, pour examiner la situation des réseaux sociaux en Guinée équatoriale et décider si le pays doit continuer à utiliser WhatsApp, après l’abus abusif qui est Fini.
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