2024 02 04
Guerre en Ukraine :
« Poutine pourrait attaquer l’Otan dans «5 à 8 ans» », selon le ministre allemand de la Défense…
Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a prévenu dans une interview accordée vendredi 19 janvier au quotidien Der Tagesspiegel que les pays européens devaient se préparer à la guerre face à la Russie. L’ancien parlementaire membre du SPD, qui craint un débordement de la guerre en Ukraine, tire la sonnette d’alarme sur les «menaces voilées» de Vladimir Poutine. «Nous entendons des menaces du Kremlin presque tous les jours […] nous devons donc tenir compte du fait que Vladimir Poutine pourrait même attaquer un jour un pays de l’Otan […] nous devons aussi réapprendre à vivre avec le danger», a-t-il déclaré.
Bien qu’une attaque russe ne semble pas probable «pour l’instant» selon le ministre allemand, il a tenu à mettre en garde ses alliés européens sur l’avenir du conflit. «Nos experts s’attendent dans cinq à huit ans à une période au cours de laquelle cela pourrait être possible», prévient-il. Même si Boris Pistorius se refuse à évoquer publiquement des scénarios de guerre directe avec la Russie, il concède se préparer au pire pour «savoir où se situeraient les déficits en cas d’urgence». «Nous devons être capables de faire la guerre», a-t-il ajouté lors d’une interview à la télévision allemande ZDF heute dimanche soir.
CETTE DÉCLARATION DE BORIS PISTORIUS ÉVOQUE LA RÉCENTE PUBLICATION DU MAGAZINE BILD QUI RÉVÉLAIT UN DOCUMENT DE LA BUNDESWEHR IMAGINANT UNE ESCALADE IMMINENTE ENTRE L’OTAN ET LA RUSSIE.
En soi, ce scénario d’état-major n’avait rien d’alarmant, mais vient s’ajouter à un contexte marqué par une inquiétude notable.
«NOUS DEVONS ÊTRE PRÊTS»
Le président du Comité militaire de l’Otan Rob Bauer se prépare quant à lui à l’éventualité d’une guerre entre l’Alliance atlantique et la Russie dans les 20 prochaines années. C’est ce qu’il a déclaré lors d’une conférence de presse le 19 janvier dernier. «Nous nous préparons à un conflit avec la Russie», a-t-il affirmé. Il a toutefois précisé qu’une éventuelle guerre ne serait pas à l’initiative de l’Otan : «Nous ne cherchons pas à entrer en conflit, mais s’ils nous attaquent, nous devons être prêts» souligne-t-il.
Il a poursuivi en citant le chef d’état-major suédois Micael Bydén, qui assurait que la guerre n’était pas seulement l’affaire des militaires et pourrait concerner toute la société suédoise. «Vous devez avoir de l’eau, une radio et une lampe, pour être sûr de pouvoir survivre les premières 36 heures, ce genre de choses simples, mais il faut commencer par là», a même précisé le responsable de l’Otan, suscitant de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux. Deux jours auparavant, le président du comité militaire de l’Otan assurait que «la guerre en Ukraine est un conflit critique, qui déterminera le destin du monde».
Les récentes tensions entre la Russie et les pays Baltes, la Pologne, ou encore la Moldavie ont depuis plusieurs semaines mis en alerte les dirigeants européens quant à l’extension du conflit. La Pologne, qui doit consacrer cette année plus de 4% de son PIB à la défense, s’inquiète de l’imprévisibilité de la Russie. Les pays Baltes ont eux déjà annoncé ces derniers jours ériger un système de défense commun aux frontières avec la Russie.
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