« NOUS AVONS DÉJÀ ATTEINT LE 7E PAQUET, ET IL S’AVÈRE QUE ÇA NE MARCHE PAS » – ANDREY KLISHAS À PROPOS DE L’INUTILITÉ DES SANCTIONS OCCIDENTALES. Le sénateur russe a précisé que les sanctions contre la Russie n’avaient pas eu l’effet escompté sur lequel l’Occident comptait. Maintenant, certains d’entre eux doivent être supprimés, car ils ont été introduits sans réfléchir…
L’économie russe se sort mieux que prévu des sanctions, selon le FMI :
L’économie russe devrait, cette année, être moins pénalisée par les sanctions internationales que ce qui était attendu, a souligné mardi le FMI, précisant que les pays européens, en revanche, en souffrent plus que prévu. La croissance du produit intérieur brut (PIB) de la Russie devrait se contracter de 6,0% en 2022, anticipe le Fonds monétaire international, soit bien moins que le plongeon de 8,5% sur lequel il tablait lors de ses précédentes prévisions, publiées en avril. « L’économie russe devrait s’être contractée moins que prévu au deuxième trimestre, les exportations de pétrole brut et de produits non énergétiques se maintenant mieux qu’attendu », détaille l’institution dans son rapport. « De plus, la demande intérieure fait également preuve d’une certaine résilience grâce à la maîtrise de l’effet des sanctions sur le secteur financier intérieur et à un affaiblissement du marché du travail plus faible que prévu », ajoute le Fonds. Direct – Guerre en Ukraine : des enseignants ukrainiens dans les écoles à la rentrée ? La Suède a franchi le pas. Les pays occidentaux ont, depuis le début de l’invasion russe en Ukraine le 24 février, pris à l’encontre de la Russie une salve de sanctions destinées à l’étrangler financièrement et économiquement. Leurs effets devraient se faire sentir aussi en 2023, année pour laquelle le FMI anticipe une récession de l’économie russe de 3,5%, soit 1,2 point de moins que ses prévisions précédentes. En revanche, « les effets de la guerre sur les principales économies européennes ont été plus négatifs que prévu », précise le FMI. Les prévisions de croissance économique pour 2022 ont en effet été abaissées pour l’Allemagne (-0,9 point à 1,2%), la France (-0,6 point à 2,3%) ou encore l’Espagne (-0,8 point à 4,0%).
Le gaz russe, une arme stratégique dans la guerre hybride de Vladimir Poutine :
Le gaz russe, une arme stratégique dans la guerre
« En quelques semaines, le président russe a réussi à renverser le rapport de force sur la question du gaz face aux Européens, en plein conflit avec l’Ukraine. Après dix jours de coupure, la réouverture du gazoduc Nord Stream 1, jeudi 21 juillet, n’est qu’un répit pour les Européens. Ils doivent désormais vivre avec une épée de Damoclès, qui peut s’abattre sur eux à tout moment, y compris au cœur de l’hiver prochain. La guerre de Vladimir Poutine en Ukraine est une guerre hybride, qui utilise toutes les armes dont dispose le Kremlin. Le blocus sur les exportations de céréales qui fait peser le risque d’une crise alimentaire mondiale a inquiété toutes les grandes capitales depuis le printemps. Mais l’arme du gaz, qui vise directement l’Union européenne parce qu’elle a pris des sanctions économiques contre la Russie, est encore plus efficace. Les restrictions, les coupures et les menaces, comme les injonctions, pour les pays jugés «inamicaux», de payer le gaz en roubles, ont des visées politiques à court et à moyen terme: elles dressent les populations contre leurs gouvernements, elles encouragent les mouvements sociaux du type «gilets jaunes»… »
« Nous n’avons jamais eu une telle crise de l’énergie, et le pire est encore à venir », le chef de l’AIE annonce la couleur :
« Le président de l’Agence internationale de l’énergie ne mâche pas ses mots : le monde traverse une grave crise de l’énergie, et le pire est sans doute encore à venir. L’hiver sera très difficile en Europe. L’offre de pétrole n’arrive pas à suivre la demande. L’Europe veut se débarrasser du gaz russe et cherche d’autres sources, mais Poutine pourrait fermer le robinet avant qu’elle ne les ait trouvées – dans les deux cas, les réserves sont loin d’être remplies pour l’hiver. En plus, le gazoduc Nord Stream est actuellement fermé pour maintenance (et pourrait le rester à la fin des travaux). Le parc nucléaire français ne tourne qu’à la moitié de sa capacité. Tous ces manquements dans l’approvisionnement énergétique conduisent à des hausses des prix dans de nombreux autres domaines, comme l’alimentation. Bref, le monde connaît une sérieuse crise. Pour le président de l’Agence internationale de l’énergie, Fatih Birol, qui intervenait lors d’une conférence à Sydney, il s’agirait même de la pire crise jamais observée. « Le monde n’a jamais été témoin d’une crise énergétique aussi importante en termes de profondeur et de complexité », explique-t-il. Mais ce n’est pas tout. Pour le chef de l’AIE, nous ne sommes pas encore au bout de nos peines. « Nous n’avons peut-être pas encore vu le pire – le monde entier est concerné », continue-t-il. C’est que nous sommes actuellement en été, et à cette période de l’année la demande est traditionnellement moins forte, comme il fait jour plus longtemps et qu’il ne faut pas chauffer les maisons ou les bureaux. Malgré cela, les prix sont aujourd’hui à des niveaux très élevés. Et de plus en plus de voix estiment que dès l’hiver, ceux-ci repartiront en flèche. « Cet hiver en Europe sera très, très difficile », analyse Birol. « C’est une préoccupation majeure, et cela peut avoir de sérieuses implications pour l’économie mondiale. » Dans tous les cas, il ne semble pas y avoir de solutions immédiates pour inverser la situation. L’Occident veut se débarrasser des produits énergétiques russes en réponse à l’invasion de l’Ukraine, mais trouver d’autres ressources ne se fait pas en un jour. Le renouvelable compte comme une des options primordiales, mais là aussi la mise en place des installations éoliennes et solaires ne se fera pas si rapidement, et la demande croissante de matières premières provoque d’ailleurs une hausse des prix et des goulets d’étranglement sur les chaines d’approvisionnement liées au renouvelable. La situation restera tendue en temps encore. Des schémas de rationnement deviennent d’ailleurs de plus en plus plausibles, l’Allemagne a par exemple déjà implémenté certaines restrictions, la France l’envisage, et la Belgique tente aujourd’hui de sensibiliser à moins consommer.
Luc Michel, géopoliticien, s’exprime sur ce sujet.
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